Québec, le 23 octobre 2025 – Cet après-midi à 15 h, des membres du Bureau d’animation et information logement (BAIL) ont tenu une exposition temporaire à la place de l’Université-du-Québec. L’événement visait à dénoncer les conditions de salubrité déplorables vécues par de nombreux·ses locataires de Québec, et à interpeller la future administration municipale afin qu’elle en fasse une priorité.
Des photos envoyées au BAIL par des locataires vivant dans des logements avec des enjeux de salubrité, ont été exposées pour illustrer l’ampleur du problème. L’organisme y a également présenté ses principales revendications à l’égard de la Ville de Québec et a distribué des tracts.
Un enjeu trop souvent oublié de la crise du logement
Alors que la crise du logement continue de sévir dans la région de Québec, un nombre croissant de locataires se voient forcé·es de vivre dans des conditions insalubres, faute d’alternatives. En 2024-2025, le BAIL a effectué plus de 350 interventions auprès de locataires confrontés à des problèmes de salubrité. Il s’agit d’une augmentation de près de 40 % par rapport à la moyenne des trois années précédentes.
Selon les données du recensement de 2021, 13 510 logements nécessitent des réparations majeures à Québec, une hausse de 70 % par rapport à 2016. Cela signifie qu’un logement sur vingt ne répond plus aux conditions minimales pour offrir un milieu de vie sain et sécuritaire.
La Ville de Québec doit en faire davantage
Malgré l’existence du Règlement sur l’occupation et l’entretien des bâtiments (R.V.Q. 3021), la Ville de Québec en fait encore trop peu pour protéger les locataires. « Tolérer l’insalubrité, comme le fait présentement la Ville, c’est accepter que des femmes enceintes dorment dans des logements infestés par de la vermine, que des enfants tombent malades à cause de la moisissure, et que des centaines de locataires affrontent bientôt le froid, faute de chauffage ou d’isolation adéquats », déplore Félix Marois, organisateur communautaire au BAIL.
Depuis plusieurs années, le BAIL soulève les mêmes problèmes : application arbitraire du règlement, absence de suivi auprès des locataires qui signalent des problèmes et d’inspections préventives, manque de promotion des services offerts, laxisme face aux propriétaires délinquants, culture du secret autour des bilans d’intervention.
Le BAIL réclame notamment une application plus stricte et plus coercitive du règlement sur la salubrité. Cela inclut l’émission plus rapide d’amendes aux propriétaires négligents ainsi que la réalisation des travaux correctifs par la Ville, aux frais des propriétaires fautifs.
« La Ville possède déjà tous les outils et pouvoirs nécessaires pour s’attaquer à l’insalubrité. Nous espérons que la prochaine administration municipale en fera enfin une priorité », affirme Nicole Dionne, coordonnatrice du BAIL.
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